.. et de guider l'agriculture vers d'autres capacités de production. Nous avons donc choisi d'accompagner les agriculteurs.
Nous avons mis tout le monde autour de la table. Nous avons réuni autour de Nicolas Hulot, le 22 juin dernier, la task force qui rassemble les acteurs de la production – les agriculteurs – , les distributeurs et les transformateurs, afin de ne pas faire peser le coût de la transformation sur les seuls agriculteurs. Nous allons mobiliser la recherche : les instituts techniques agricoles, l'ACTA – Association de coordination technique agricole – , l'INRA, l'IRSTEA – Institut national de recherche en sciences et technologies pour l'environnement et l'agriculture – travaillent pour développer des solutions agronomiques pour nous permettre de tenir l'engagement du Président de la République dans les trois ans.
Dans le même temps, nous avons souhaité que le Parlement s'intéresse également au sujet. La mission d'information commune sur le suivi de la stratégie de sortie du glyphosate se réunira prochainement. Elle aura notamment à surveiller ce qui se passe au sein de la task force. C'est bien le rôle du Parlement que de contrôler les modalités de sortie du glyphosate.
Enfin, nous avons créé une banque de solutions. Il existe déjà des solutions alternatives au glyphosate, mais il faut pouvoir les diffuser et les porter à la connaissance de l'ensemble des agriculteurs qui en utilisent aujourd'hui. Trois types d'agriculture sont dépourvus de solutions alternatives : l'agriculture en terrasse ; la transformation des fruits et légumes ; l'agriculture de conservation. À l'exception de ces trois catégories, nous disposons de techniques agronomiques qui ont vocation à être diffusées par la banque des solutions pour être ensuite utilisées par l'ensemble des agriculteurs.
Nous sommes au travail. Nous allons demander aux transformateurs et aux distributeurs d'exiger des producteurs des produits exempts de glyphosate. C'est un cercle vertueux qui se mettra ainsi en place. Lorsque les distributeurs, comme ils le font déjà, exigent par exemple des oeufs uniquement issus d'élevage en plein air ou au sol, les transformateurs s'arrangent pour trouver des oeufs qui répondent à cette exigence. Les distributeurs en font ensuite la promotion sur leurs emballages, ce qui permet de valoriser le produit. Un produit qui affichera qu'il est exempt de glyphosate déclenchera des stimuli d'achat supplémentaires chez les consommateurs. Ces achats seront valorisés et les agriculteurs tireront un bénéfice de cette valorisation. Voilà pourquoi nous avons réuni tout le monde autour de la table. Ainsi le surcoût lié à la non-utilisation du glyphosate ne pèse-t-il pas seulement sur les agriculteurs.
Telle est la méthode que nous avons retenue. Nous souhaitons être au rendez-vous dans trois ans, avec l'ensemble des partenaires, les instituts techniques, les instituts de recherche, afin d'atteindre l'objectif fixé par le Président mais surtout de répondre aux attentes de la population. La population souhaite aujourd'hui que le glyphosate ne puisse plus être utilisé. Elle approuve l'objectif fixé par le Gouvernement et le Président de la République.
Sur le plan européen, nous avons besoin de faire bouger les choses. En un an, j'ai pu constater que certains pays avaient commencé à bouger : la Belgique, la République tchèque, l'Allemagne.