Intervention de Éric Coquerel

Séance en hémicycle du vendredi 14 septembre 2018 à 21h30
Équilibre dans le secteur agricole et alimentaire — Article 14 septies

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉric Coquerel :

Il faudra sans doute que l'on fasse un compendium de certaines interventions...

Bien que l'heure soit tardive, c'est une heure de vérité. La plupart des gens, sur ces bancs, sont d'accord pour dire que le glyphosate constitue un poison cancérogène dont l'utilisation, en France, continue de progresser. Telle est la réalité qui a été exprimée à plusieurs reprises, qu'a pointée Nicolas Hulot lors de son entretien à la radio et que personne ne le nie. Dès lors, je ne peux pas comprendre que l'on ne garantisse pas la fin de l'utilisation du glyphosate.

Je remercie M. le ministre Travert car il a dissipé un flou entretenu par le rapporteur lors de sa première intervention lorsque ce dernier a dit que l'interdiction serait effective dans trois ans. M. Travert a l'honnêteté de dire que la seule chose qui, pour l'instant, a été actée, c'est la prolongation pour cinq ans de l'autorisation du glyphosate, sans préjuger de la suite. Voilà la seule chose, le seul engagement qui a été pris, le seul engagement sur le plan européen !

M. Travert reprend les propos de M. le Président de la République et explique que ce dernier souhaite une interdiction dans trois ans sur le plan européen. Le problème, c'est que nous n'avons plus le temps de souhaiter. S'il est un sujet sur lequel on doit prendre une décision – même si elle se traduit par une désobéissance, par un opt out eu égard à la décision du Parlement européen – c'est bien l'utilisation du glyphosate !

Sachez, mes chers collègues, que les autres Européens ne sont pas plus stupides que nous et que nous serions à leurs yeux exemplaires si nous prenions une telle décision. Nous nous donnerions ainsi plus de chances pour que toute l'Europe arrête de l'utiliser dans trois ans plutôt qu'en réfléchissant, sous le joug des lobbies, à la prolongation de son autorisation pour cinq ans.

Voilà ce qui est devant nous ! Il faut avoir une garantie. Vous ne voulez pas que nous volions la promesse de M. Macron, chers collègues ? Eh bien, justement, nous vous proposons de l'adopter, de montrer que c'est cette majorité qui apporte le poids nécessaire pour que ces amendements soient votés, le nôtre ou celui de M. Lambert qui est plus encore fidèle à la promesse de M. Macron puisqu'il vise à une interdiction dans trois ans.

Je vais vous dire une chose, chers collègues : à un moment donné, on vote en conscience. Je vous le dis, même si cela choquera peut-être certaines personnes : à partir du moment où l'on continue à utiliser un poison que l'on sait tel, un scandale comparable à celui du sang contaminé peut éclore. Voilà ce que nous risquons si vous ne décidez pas cette nuit l'interdiction de l'utilisation de ce poison. Elle doit être actée. Ces amendements doivent passer !

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