Vous ne tirez aucune conclusion, ni du procès qui a eu lieu aux Etats-Unis, ni de la démission de Nicolas Hulot. Alors, monsieur le ministre, nous avons bien sûr entendu la position du Gouvernement, nous avons bien sûr entendu le discours d'Emmanuel Macron, nous avons bien sûr entendu l'engagement qu'il a pris et nous avons bien noté que la France souhaite sortir du glyphosate mais, monsieur le ministre, jusqu'à preuve du contraire, nous ne sommes pas là pour entendre des engagements, des souhaits ou des voeux pieux : nous sommes là pour prendre des décisions et écrire la loi !
Personne ne dit que l'on sortira du glyphosate en claquant des doigts, là, tout de suite ! En revanche, nous disons que nous avons le devoir, là, tout de suite, de décider que nous allons en sortir. Les agriculteurs ne sont pas responsables de la situation : ils sont prisonniers de l'utilisation du glyphosate qui les empoisonne, qui empoisonne la terre et nos assiettes. Nous devons prendre la décision d'en sortir, y compris pour eux.
Vous nous répondez souvent « marché, emplois, concurrence » quand il est question de poison, de cancer, de mort ! Nous l'avons compris ce soir, l'horizon reste celui de la concurrence et de la compétition. Dès lors, vous savez que les agriculteurs opteront toujours pour le glyphosate : celui qui gagne la compétition quand elle se joue sur le prix, c'est toujours à partir du moins-disant social et environnemental, vous le savez ! Je dirais même à ceux qui ne nous parlent que « marché et économie » que le modèle que nous souhaitons, celui de l'agriculture paysanne, de la planification écologique, est un modèle intensif en emplois. La France peut faire ce qu'elle a décidé ; elle en a les compétences.
Assez de bla-bla, passons aux actes ! Précisément, traduisez dans la loi la parole du Président de la République, à laquelle vous croyez tant ! C'est notre responsabilité, ici et maintenant !