Intervention de François Ruffin

Séance en hémicycle du vendredi 14 septembre 2018 à 21h30
Équilibre dans le secteur agricole et alimentaire — Article 14 septies

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois Ruffin :

Au sujet des lobbies... Tous les ans, chacun de nous trouve dans sa boîte à lettres le calentrier d'un cabinet français qui s'appelle Boury Tallon et Associés. Il se trouve que ce cabinet est le lobby qui oeuvre pour la molécule epoxyconazol, l'une des molécules dont on demande aujourd'hui l'interdiction, parce qu'elle est particulièrement dangereuse.

Notre collègue Dominique Potier décrivait tout à l'heure un monde idéal. Dans l'idéal, il existe des agences indépendantes, mais le problème, c'est que ces agences sont pourries. Les Monsanto Papers l'ont démontré : autour de l'epoxyconazol, il existe toute une stratégie de lobbying, notamment en faveur de l'entreprise BASF, et j'en passe. Le secrétaire général de la Société française de toxicologie y a été recruté ! On voit bien que l'univers scientifique est lui-même contaminé par les pesticides, par le lobby des pesticides. Je ne dis pas que c'est le cas de tous les scientifiques, mais c'est le cas d'un certain nombre d'entre eux. C'est pour cela que le politique a un rôle ! Profitons, je le répète, de la fenêtre d'opportunité qui s'est ouverte.

Enfin, je veux dire que j'ai été sensible aux propos qu'a tenus André Chassaigne tout à l'heure. Il a dit, en substance, qu'il ne faut pas laisser l'agriculteur se sortir seul de ce bazar. J'ai toujours eu une certaine admiration pour l'oeuvre de l'après-guerre : on a mis en oeuvre la mécanisation, favorisé la chimisation et l'objectif visé a été atteint. Mais, pour cela, l'État s'est engagé puissamment. Je ne sens pas aujourd'hui la même puissance du côté de l'État pour aider les agriculteurs à sortir de cette chimisation et du pétrole.

J'aurais bien aimé répondre aussi au président Lescure sur la responsabilisation des acteurs, mais il s'est absenté.

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