Sur le plan européen, nous devons en effet assurer le portage politique de nos actions. Au conseil agricole, la parole de la France est attendue et entendue. J'ai présenté la démarche des États généraux de l'alimentation devant l'ensemble des ministres de l'agriculture européens, et toutes les représentations permanentes. Cette initiative a fait quelques émules dans d'autres pays. La République tchèque y travaille ; l'ancien gouvernement italien, lorsqu'il était représenté par Maurizio Martina pour l'agriculture, souhaitait se pencher sur ces questions, car l'Italie est très attachée aux indications géographiques protégées et à la qualité alimentaire et nutritionnelle.
Il faut donc une démarche européenne sur ce sujet. Des discussions sont en cours pour revoir la législation alimentaire, notamment sur le plan sanitaire. Le vote aura lieu en 2019 : nous pouvons donc encore essayer de progresser sur certains points. Il ne faut pas que le rapport d'une commission d'enquête telle que celle-ci, ou celle qui s'est penchée sur l'affaire Lactalis, reste au fond d'un tiroir. Pour avoir été l'auteur de quelques rapports parlementaires, je sais que rien n'est plus désagréable que de ne pas les faire vivre ensuite. À la place qui est la nôtre, cela signifie s'appuyer sur certains de vos travaux, certaines réflexions, et prendre en compte des éléments qui pourront alimenter le dialogue que nous aurons avec nos partenaires européens. J'y suis prêt, et nous avons montré la voie.
Lorsque je rencontre mes homologues, ce sujet fait toujours partie de nos échanges. Je l'ai ainsi abordé hier, avec le nouveau ministre italien, M. Gian Marco Centinaio. J'ai aussi eu l'occasion de présenter la démarche des ÉGA dans d'autres pays : nous remettons toute la documentation que nous avons produite. Je sais que la réflexion progresse dans plusieurs pays. Il faut l'accompagner. Plus nombreux nous serons à la partager et plus il sera facile de porter les exigences d'amélioration de la qualité alimentaire.
Lorsque j'ai reçu ma collègue allemande, Mme Julia Klöckner, nous avons abordé ces sujets. Auparavant, lorsque nous discutions avec les ministres allemands de l'agriculture, nous parlions essentiellement de la PAC, celle en cours et celle à venir. Là, nous avons commencé par évoquer la qualité alimentaire, la qualité sanitaire et la réduction des produits phytosanitaires. Nous avons fait une déclaration conjointe à la suite de notre rencontre et entamé un travail commun sur ce point. Le moteur fort que constitue le couple franco-allemand peut impulser un certain nombre de réflexions. J'espère que, dans le cadre des discussions pour le vote de 2019, nous aurons pu faire passer un certain nombre d'éléments.