Je tiens, comme Gilles Carrez, à protéger l'épargne des Français, mais nous divergeons sur le fait que je ne crois pas une seconde, bien au contraire, que l'épargne des Français sera moins bien protégée parce que nous aurons remplacé des membres du Conseil d'État et de la Cour des comptes par des personnalités qualifiées. J'irai même plus loin : je suis surpris que le Conseil d'État puisse envoyer un membre à la commission de contrôle de la Caisse des dépôts et consignations alors même qu'il peut être amené à arbitrer d'éventuels litiges dans lesquels la Caisse aurait partie. Cela pose à mes yeux un vrai problème de principe et c'est un point sur lequel nous sommes en désaccord. Selon moi, l'épargne des Français sera mieux protégée par des personnalités qualifiées choisies pour leurs compétences et pour leur indépendance totale par rapport aux actions que la Caisse des dépôts et consignations pourrait engager en tant qu'institution publique.
Vous parlez ensuite de personnalités issues de fonds d'investissement. Mais je suis prêt à soumettre la nomination de ces personnalités à un certain nombre de conditions, et elles ne seront donc pas nécessairement issues de fonds d'investissement.
Il faut savoir enfin ce que l'on veut : d'un côté, vous dénoncez la mainmise de Bercy sur la Caisse, de l'autre, celle des fonds d'investissement. Tout ça n'est pas très cohérent, et vous agitez des menaces qui n'ont pas, à mon sens, de raisons de se réaliser.
Vous me permettrez pour finir de rappeler, s'agissant de Dexia, que la Caisse des dépôts et consignations était l'unique actionnaire de Dexia et que ce n'est pas la Caisse qui est venue au secours de Dexia, mais l'État.