J'entends avec beaucoup d'attention et beaucoup d'humilité ce qu'a dit Gilles Carrez, dont l'expérience dans cette institution qu'est la Caisse des dépôts n'est plus à prouver. Je me demande néanmoins si le problème tient tant à l'opposition entre membres du Conseil d'État ou de la Cour des comptes, d'une part, et personnalités qualifiées, de l'autre, qu'au statut précis de ces personnalités qualifiées. J'admets tout à fait l'argument selon lequel la Caisse des dépôts n'est pas une institution publique comme les autres, qu'elle a vocation à protéger l'épargne des Français et à rester un établissement public au service de l'intérêt général. Cependant, je considère que la Caisse des dépôts du XXIe siècle doit savoir accueillir des profils différents, autres que ceux de nos hauts fonctionnaires, certes éminemment qualifiés. Elle doit s'ouvrir à des personnes ayant une expérience du privé – comme du secteur public d'ailleurs – capables d'enrichir sa vision de l'intérêt général. Ce n'est en effet pas parce qu'elle vient du privé qu'une personne ne peut défendre l'intérêt général.
Il me semble donc que ce à quoi nous devons réfléchir ensemble d'ici à la séance, c'est à définir qui nous voulons comme personnalités qualifiées et quels sont les moyens de garantir qu'elles agiront bien au service de l'intérêt général, en protégeant les intérêts que vous avez très justement défendus. L'évolution proposée est donc positive à mes yeux, si toutefois le Parlement se montre solidaire pour trouver la manière de garantir qu'elle servira l'intérêt collectif.