Monsieur le président, monsieur le ministre de l'économie et des finances, madame la secrétaire d'État auprès du ministre de l'économie et des finances, monsieur le rapporteur général, mesdames et messieurs les rapporteurs, chers collègues, alors que la durée moyenne de détention d'une action était de huit ans en 1960, elle était de trois ans ans en 1980, d'un an en 2005, et d'à peine sept mois en 2017. À la bourse de New-York, il est désormais possible d'acheter puis de vendre la même action en moins d'une nanoseconde.
Les marchés financiers ont imposé ce rythme effréné aux entreprises qui sont tenues de publier leurs résultats tous les semestres ou tous les trimestres, voire de commenter en continu, nous l'avons vu ces derniers jours, toutes les rumeurs et tous les bruits qui les agitent.
Internet et les réseaux sociaux démultiplient l'information à la vitesse de l'éclair et permettent – sans aucun discernement – à une rumeur, à une révolte ou à une révolution de se propager en quelques heures. Outre-atlantique, un président ment et dément sa propre administration en un tweet.
Alors que la tentation de l'urgence nous pousse parfois à gouverner ou à légiférer dans la précipitation, je souhaitais vous remercier et vous féliciter, monsieur le ministre, madame la secrétaire d'État, pour la manière dont vous avez construit ce projet de loi, dans une démarche inédite de concertation et de réflexion avec les parlementaires, les entrepreneurs et les citoyens qui a précédé de plusieurs mois sa présentation en conseil des ministres.
Ce travail au long cours s'est poursuivi en commission spéciale, sous les auspices bienveillants, rigoureux et parfois un peu disciplinés, il faut le dire, de sa présidente. Au nom de tous les commissaires, je tiens, madame la présidente, à vous en remercier.