Cela signifie que vous devez garder en main les outils de structuration de la politique économique. Or aujourd'hui, vous proposez de vendre Aéroports de Paris : en somme, vous bradez ce qui fait l'essence même de votre action pour l'aménagement du territoire. En faisant cela, vous donnez les clefs de Paris à un actionnaire privé. Si l'on regarde la structure capitalistique des aéroports en Europe, il apparaît que la France fait déjà partie des pays ayant le plus ouvert l'actionnariat au privé, en moyenne à hauteur de 42 %. Aller plus loin ferait entrer notre pays dans une logique qui n'existe nulle part ailleurs dans l'Union européenne – sauf au Royaume-Uni, qui va bientôt la quitter. En Allemagne, pays que vous connaissez bien, monsieur le ministre, la puissance publique est l'actionnaire majoritaire de tous les aéroports, y compris les grands aéroports, que ce soit Berlin, Francfort ou Munich.