Pourquoi, alors, vous accrocher à cette croissance ? Pourquoi marteler ce dogme ? Pourquoi êtes-vous, aujourd'hui encore, prêts à priver les salariés de cantine, à privatiser les aéroports et le Loto et à déréglementer les tarifs du gaz au nom de cette croissance ?
C'est que, pour les puissants, la croissance remplit une fonction, un rôle idéologique. Elle permet de dire aux gens : prenez patience, votre sort va s'améliorer – mais attendez d'abord la croissance. C'est un sédatif. C'est une camisole rhétorique.
Que proclame, par exemple, le président Macron? Que, comme on l'a encore répété à cette tribune, « sans croissance, il n'y a aucune chance d'avoir de la redistribution. » C'est faux. C'est archi-faux. C'est une imposture. On peut redistribuer. On peut redistribuer tout de suite. Et on peut redistribuer massivement.