Si !
Monsieur le ministre, contrairement à ce que vous pensez, nous avons la même vision des choses, mais il existe deux mondes en France pour la création d'entreprise : dans les zones où le développement économique est facilité par la densité d'infrastructures, de stratégies de développement, de dispositifs d'accompagnement – qui peuvent relever de la sphère privée, à l'instar des incubateurs – , le parcours du créateur d'entreprise est plus naturel que dans les zones où le développement économique exige un lourd investissement de la puissance publique locale pour être présente aux côtés de ceux qui ont envie de se lancer et les aider à formaliser leur projet et à faire les études nécessaires, mais aussi pour retenir les projets qui seraient attirés par des territoires dans lesquels l'implantation d'une entreprise est plus naturelle.
Si l'on ne prend pas cela en considération et que l'on fait une loi qui rase partout à la même hauteur, on va encourager, je suis désolé de vous le dire, la désertification de certaines parties du territoire.
Puisque j'ai la parole, j'en profite pour ajouter que nous ne sommes pas hostiles aux économies d'argent public, mais que, si l'on réforme le financement des CCI partout de la même manière, les effets seront dévastateurs dans les territoires où ces institutions sont plus nécessaires qu'ailleurs, parce qu'elles y remplissent des rôles qu'il n'est peut-être plus indispensable d'assurer de la même manière ailleurs.