Je relève à mon tour les contradictions dans lesquelles s'enferme la majorité. Vous venez de reconnaître, à travers l'amendement précédent, qu'il existait un besoin d'accompagnement. Or, avec les articles 1er et 4, vous êtes précisément en train de démanteler l'accompagnement public, qui a démontré son efficacité, par les chambres de commerce et d'industrie et les chambres de métiers et de l'artisanat. Vous êtes en pleine contradiction.
De ce fait, vous allez créer, d'une part, une France à deux vitesses. Arnaud Viala a parfaitement raison : dans les territoires comme le mien, où l'on ne dispose pas des outils qui existent ailleurs, la CCI joue un rôle essentiel.
Vous allez créer, d'autre part, des entreprises à deux vitesses : il y aura les créateurs d'entreprise qui pourront se payer de bons conseils pour être bien accompagnés et ceux qui n'en auront pas les moyens. Les CCI ne pourront plus offrir ce qu'elles offraient auparavant.
S'agissant des CCI, il y a, selon moi, un choix à faire entre deux modèles. Si l'on continue à concentrer l'essentiel des moyens à Paris et dans les capitales régionales, il n'y aura plus personne sur le terrain. C'est ce que vous êtes en train de mettre en place ; vous proposez notamment de renforcer CCI France. Il y a un autre modèle, qui consiste, au contraire, à préserver les moyens qui restent aux CCI et à les déployer dans les territoires. Malheureusement, ce n'est pas le modèle que vous avez choisi.
Dès lors, je vois très bien ce qui se passera d'ici à quelques années dans des territoires comme le mien : la CCI ne sera plus présente ; on ne disposera pas des moyens dont d'autres disposent ou qu'ils peuvent se payer pour être accompagnés convenablement. Voilà la France que vous êtes en train de créer. Or nous ne voulons pas de cette France-là ; c'est un vrai point de désaccord entre nous.