Intervention de Bruno Bilde

Séance en hémicycle du mercredi 26 septembre 2018 à 15h00
Accord de dialogue politique et de coopération entre l'union européenne et cuba — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBruno Bilde :

Madame la présidente, madame la ministre, chers collègues, dans une tribune publiée aujourd'hui dans le journal Le Monde, Bruno Le Maire appelle de ses voeux la création d'une Europe souveraine, restituant à la virgule près la pensée macroniste du discours de la Sorbonne. Cette idéologie se résume en un mot : déconstruction. Déconstruction des États-nations, jugés archaïques et conservateurs, déconstruction des identités nationales, qui seraient incompatibles avec la construction d'une vaste zone de marché uniforme, et déconstruction du droit des peuples européens à disposer d'eux-mêmes, pour mieux imposer la tutelle de la Banque centrale et les directives des technocrates de Bruxelles. Selon les rêves d'Emmanuel Macron, les nations doivent être concurrencées dans tous les domaines et, à terme, dissoutes dans un empire dont il prendrait évidemment la tête.

Le glissement sémantique des européistes, que l'on retrouve dans ce projet de loi, tend à nous faire croire qu'il existerait une citoyenneté européenne, une souveraineté européenne, une diplomatie européenne et même un seul peuple européen. Mais les chimères des mondialistes ne peuvent contourner des principes intangibles, qui viennent du fond des âges. La souveraineté est étatique et elle est incarnée par un peuple, qui exerce son pouvoir par la citoyenneté sur un territoire délimité par des frontières. Ainsi, la diplomatie doit rester l'apanage des nations. Les États membres de l'Union européenne peuvent nouer des partenariats politiques et commerciaux avec la République de Cuba, en fonction de leurs intérêts nationaux. En revanche, il n'appartient pas à l'Union européenne, structure administrative dépourvue de légitimité, de dialoguer avec La Havane et d'imposer aux peuples des accords internationaux auxquels ils n'auraient pas consenti.

Car la vraie question qui découle de cet accord est : qui décide ? Pour les députés du Rassemblement national, le peuple français doit être le seul à tenir le gouvernail et doit avoir la pleine liberté de choisir son cap et ses relations politiques et commerciales. Pour vous, représentants d'un nouveau monde déjà ridé et rejeté partout en Europe – en Italie, en Autriche, en Pologne, en Hongrie, en République tchèque, en Slovaquie, en Slovénie...

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.