Intervention de Olivia Gregoire

Séance en hémicycle du mercredi 26 septembre 2018 à 21h30
Croissance et transformation des entreprises — Article 3

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaOlivia Gregoire, présidente de la commission spéciale :

J'entends bien votre argument, monsieur Taugourdeau, mais cette proposition est vraiment issue des consultations que nous avons faites sur le terrain. Je pense en particulier à des acteurs industriels de l'ouest, qui ont fait remonter cette préoccupation. L'idée, c'est justement d'aller chercher les grosses entreprises dont vous parlez, les gros qui ne paient pas. Vous savez aussi bien que moi que ce sont les gros qui peuvent se permettre de ne pas payer, en arguant par exemple du fait que les petits sont mal équipés en matière de logiciels de trésorerie. J'ai entendu des choses étonnantes pour justifier des délais de paiement incommensurables.

Notre idée, je l'ai dit, c'est d'aller taper là où ça fait mal, c'est-à-dire de taper sur les gros, dont l'actif réputationnel est un actif stratégique lourd, notamment à l'international et dans leurs relations avec leurs investisseurs. Ce sont les gros, et notamment les cinquante-quatre entreprises qui ont été sanctionnées cette année, sur lesquels je souhaite que l'on tape plus fort. Cela nous permettra aussi de faire le tri entre le bon grain et l'ivraie : on dit que toutes les entreprises payent mal, mais quand on se penche sur la question, on voit que ce sont surtout les grosses.

Je remercie M. Bolo d'avoir estimé qu'il n'y avait rien à ajouter à mes propos. Et j'ajoute, puisque nous faisons de la politique, que c'est pour ce genre de mesure que je me suis engagée, à titre personnel. Je voudrais également remercier le ministre. C'est un peu comme la danse classique : cela paraît extrêmement simple, la mesure vous a été présentée en quelques minutes, mais c'est le fruit de sept mois de travail avec la chancellerie, avec le ministère de la culture, avec l'ensemble des services de Bercy et la DGCCRF.

C'est aussi de cette manière que l'on apprend à pratiquer le mandat parlementaire, en bâtissant un dispositif qui est issu de l'idée d'une entrepreneuse qui a elle aussi connu des délais de paiement incommensurables. Je remercie ceux qui soutiennent cet amendement, parce que c'est pour régler ce genre de problème que je me suis engagée. Nous avons là un amendement très concret, très pragmatique, qui n'est pas hors sol, et je suis très heureuse de m'être engagée pour faire cela. Je vous remercie, monsieur le ministre.

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