Je sais sa parfaite connaissance des PME, bien au-delà du territoire de La Châtre, et elle transparaît dans ses propos.
Monsieur Saddier, je m'associe à vos souvenirs et aux remerciements que vous avez adressés à Mme Lagarde, dont le travail, sur ce sujet, avait été exceptionnel et fort utile et auquel vous aviez participé.
À votre question, ma réponse est affirmative : cette mesure s'appliquerait également aux donneurs d'ordre établis à l'étranger. Vous qui vivez dans une région transfrontalière et êtes l'élu d'une des vallées industrielles les plus prestigieuses et les plus performantes de France, la vallée de l'Arve, vous connaissez bien ce problème. Pour m'y être rendu à de multiples reprises, je pense que cette vallée est l'une des mieux organisées en termes de sous-traitance industrielle. Mais la question des délais de paiement doit y être centrale, comme ailleurs, et beaucoup de vos donneurs d'ordre peuvent se trouver en Suisse. Lorsqu'une entreprise travaille pour un donneur d'ordre en Suisse – j'en ai visité une avec vous il n'y a pas si longtemps, qui fabrique des couronnes de montres – et que les délais de paiement sont trop longs, il faut pouvoir les signaler, même s'ils sont le fait d'entreprises à l'étranger. Ce sera le cas.
Je ne crois pas que cela puisse présenter des risques, parce que je crois aux vertus du name and shame. Je crois profondément que dans le monde actuel, rien n'est plus précieux pour une entreprise que sa réputation. On peut bien sûr frapper au portefeuille, et cela peut être efficace, mais on peut aussi s'attaquer, avec autant de succès, à la réputation d'une entreprise. Si cela peut conduire les uns et les autres à mieux se comporter et à respecter leurs sous-traitants, chacun en retirera un bénéfice.