Vous avez évoqué une éventuelle insécurité affective dont pourraient souffrir les enfants issus de couples de femmes ayant recouru à la PMA. Vous vous fondez sur l'évolution récente de la société pour mettre en valeur le rôle du père ; cela montre bien que la société évolue dans un sens favorable.
Lorsque vous évoquez les questions malveillantes auxquelles les enfants pourraient être confrontés dans la cour de l'école, cela me rappelle le cas des enfants de couples divorcés, qui ont longtemps été mis au ban de la société alors qu'aujourd'hui ce sont souvent les enfants de couples non divorcés qui sont minoritaires. Ainsi être l'enfant d'un couple divorcé ne pose plus aucun problème particulier, cela parce que la société a évolué et s'est adaptée.
La France manque effectivement d'études destinées à mesurer les éventuelles conséquences psychologiques sur les enfants du fait d'avoir pour parents un couple de femmes ayant recouru à la PMA. Vous avez considéré que la loi créerait cette situation ; cela ne sera pas le cas puisqu'il existe aujourd'hui dans les écoles de France des enfants nés de couples de femmes, et j'ai recueilli des témoignages d'enfants parfaitement heureux et vivant dans de telles familles.
Vous avez encore évoqué les tensions existant entre les valeurs, dont celle d'universalisme. Cela signifie-t-il que vous placez cette valeur devant celle d'égalité des familles ? Car il existe des couples de femmes mariées, qui font valoir leur droit à mener une vie familiale normale et à avoir un enfant dans les mêmes conditions que les couples hétérosexuels qui peuvent faire appel à la PMA. C'est donc universalisme versus égalité !
Enfin, vous nous avez donné un petit conseil de stratégie politique en considérant que nous risquions de faire le jeu des réactionnaires. Dans la mesure où je fais de la politique depuis quelques années, je me demande si leur céder ne constitue pas, au contraire, une mauvaise solution ; pour ma part, je préfère les combattre.