Monsieur le président, monsieur le ministre, monsieur le rapporteur, chers collègues, nous nous apprêtons à adopter définitivement, dans quelques instants, le projet de loi dit EGALIM, après un an de travail, l'examen de 6 300 amendements – cela déjà été dit – et des heures de débats, très souvent passionnés dans cet hémicycle.
Passionnés, en effet, car les discussions qui ont lieu autour de l'agriculture et de l'alimentation nous touchent tous et nous poussent à répondre à des questions essentielles : comment permettre aux agriculteurs de vivre dignement des fruits de leur travail ? comment mieux manger ? comment produire tout en respectant l'environnement ? comment assurer notre souveraineté alimentaire ?
Passionnés, car l'agriculture est une part essentielle de notre histoire, de notre culture, et contribue à la cohésion sur nos territoires ruraux.
Passionnés, enfin, car, derrière ces enjeux, ce sont des femmes et des hommes dévoués à leur tâche, amoureux de leur travail, qui se donnent chaque jour pour nous nourrir. Je tiens ici à les saluer.
Le point de départ de cette réflexion, ce sont bien sûr les états généraux de l'alimentation. Ce vaste moment de concertation aura permis quelque chose d'inouï : mettre autour de la table – sans jeu de mots – l'ensemble des acteurs de la chaîne, de la fourche à la fourchette, et recréer un dialogue, susciter un grand espoir parce que chacun a pris conscience de l'importance et de l'enjeu de ce moment. Les états généraux de l'alimentation ont aussi permis de trouver des consensus clairs : ce sont les deux volets du présent projet de loi.
D'abord, la nécessité d'améliorer la rémunération des producteurs. De l'avis de tous, malgré ce que d'aucuns dénoncent aujourd'hui, cela passe par un rééquilibrage des relations commerciales, en donnant de nouveaux outils aux producteurs – j'y reviendrai dans quelques instants.