l'avis de Wellington demandant à Louis XVI de revoir le budget de la France parce qu'il n'était pas conforme aux attentes des autres pays européens ; la dissolution de l'école Polytechnique pour faits d'insubordination ; la suppression du droit au divorce, qui n'a été rétabli que quelques décennies plus tard. Tout cela, je ne le digère pas.
Mais la création de la Caisse des dépôts et consignations, je l'accueille avec un immense enthousiasme. C'est une des belles et grandes réalisations de l'année 1816. Et vous pourrez être tous ici fiers, ici, d'avoir, deux siècles plus tard, renforcé la Caisse des dépôts et consignations.
Ce que nous vous proposons aujourd'hui, sans pouvoir être soupçonné de mauvaise foi – ce que je ne peux pas imaginer sur ces bancs – , c'est un clair et franc renforcement, non pas de la direction du Trésor, non pas de Bercy, objet de tous les fantasmes et de toutes les fantasmagories sur ces bancs, mais un clair, véritable et franc renforcement de la Caisse des dépôts et consignations, qui va devenir l'un des premiers pôles financiers publics au monde. Ça n'est pas rien ! Mille milliards d'euros de bilan consolidé ; un rapprochement avec La Poste, qui était demandé depuis très longtemps par tous les dirigeants mais aussi tous les salariés de La Poste, qui avaient parfaitement compris qu'il fallait développer ses activités ailleurs, notamment vers la bancassurance via un rapprochement avec la CNP. Nous offrons un avenir à La Poste, nous lui offrons plus de rentabilité ainsi qu'à ses milliers de salariés, et nous offrons aux Français un des premiers pôles financiers publics mondiaux.
Je veux rassurer tout de suite la présidente Valérie Rabault : l'opération avec la CNP se fera sous le contrôle de l'Autorité des marchés financiers, l'AMF. C'est l'AMF qui nous dira s'il faut une offre publique d'achat – OPA – ou non. C'est la règle et nous respectons, bien entendu, les règles. Quant à se séparer de La poste Asset Management, cela ne fait pas partie des projets du Gouvernement, je tiens à vous rassurer sur ce point.
Je voudrais rassurer également tous ceux qui, comme M. Peu, craignent que nos décisions ne dissimulent une privatisation rampante de la France. Avec nous, vous pouvez être tranquille, monsieur Peu : quand nous cédons des actifs de l'État, nous le disons et nous le revendiquons, et de même quand nous faisons une autre opération. Inutile donc d'imaginer des privatisations rampantes derrière nos décisions. Quand nous prenons la décision de céder le contrôle de l'État dans une entreprise, nous avons le courage de l'assumer, nous avons le courage de le dire devant les Français et de leur expliquer que c'est une stratégie économique délibérée qui vise à investir pour l'innovation, la recherche et l'avenir de nos enfants.