Intervention de Bruno le Maire

Séance en hémicycle du mardi 2 octobre 2018 à 21h30
Croissance et transformation des entreprises — Avant l'article 44

Bruno le Maire, ministre de l'économie et des finances :

En définitive, à force de tout faire, il s'affaiblit. Il est donc indispensable de recentrer la place de l'État dans l'économie.

Cette place, je le répète, correspond, en premier lieu, aux grands services publics, auxquels je suis profondément attaché – la SNCF, La Poste. Il s'agit, en deuxième lieu, d'un certain nombre d'activités stratégiques pour l'indépendance nationale : tout ce qui touche à la défense et au nucléaire – il n'est pas question, bien entendu, de faire bouger les choses dans ce domaine. L'État a, en troisième lieu, un rôle de protection à jouer. Il doit d'abord protéger nos intérêts les plus stratégiques. À cet égard, nous allons renforcer considérablement le décret relatif aux investissements étrangers en France, car je considère qu'il appartient à l'État de veiller à ce qu'un investisseur étranger ne vienne pas piller nos technologies, nos savoir-faire ou les éléments dans lesquels nous avons investi pendant des années. L'État doit protéger, ensuite, contre certains mauvais comportements des entreprises, notamment en matière de délais de paiement ou de responsabilité sociale, ou encore lorsqu'une entreprise vend à perte alors que ce n'est pas autorisé. L'État est là, enfin, pour protéger le consommateur, notamment contre la commercialisation de produits défectueux – nous l'avons vu avec l'affaire Lactalis.

Tel est, pour moi, le rôle de l'État dans l'économie : les grands services publics, les activités stratégiques, la protection de l'ordre public économique. Pour tout le reste, j'estime qu'il revient aux entreprises de créer des activités, des emplois, des richesses.

Deuxième question : dans les cas où l'État est actionnaire, tout est-il susceptible d'être vendu ? Non. Certains actifs sont-ils néanmoins susceptibles de l'être ? J'estime que, lorsque la régulation est plus efficace que la participation – Mme la rapporteure l'a très bien dit – , il convient de préférer la première à la seconde…

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.