Monsieur le ministre de l'agriculture et de l'alimentation, la période de juin à août dernier a représenté en France le deuxième été le plus chaud depuis 1990 ; 39 départements ont été placés en alerte sécheresse. La canicule pénalise notre vie quotidienne mais a aussi un fort impact sur nos sols. Les grosses chaleurs font disparaître l'herbe et le manque d'eau l'empêche de repousser.
J'étais samedi dernier au GAEC – groupement agricole d'exploitation en commun – Martrat, à Marcilly-lès-Buxy, avec les élus locaux, les représentants syndicaux et le sous-préfet. Les agriculteurs étaient nombreux – près de 80 – , tous très inquiets de la situation. Ils nous ont alertés sur le manque de fourrage disponible et sur leur angoisse d'une rupture d'alimentation dès janvier prochain.
En Saône-et-Loire, la sécheresse a d'abord touché les prairies, avec des pertes économiques importantes pour les éleveurs obligés d'utiliser leurs stocks de fourrage dès mi-juillet pour alimenter les animaux. Surtout, depuis plusieurs jours, il existe un vrai risque de rupture sur le marché. Face à la forte demande, les prix explosent et créent une pénurie chez les agriculteurs. L'alimentation des animaux cet hiver risque dès lors de se compliquer et pourrait affecter les vêlages, l'engraissement des animaux ainsi que la production laitière.