Je rassure immédiatement M. le ministre : si nous sous-amendons l'amendement de M. Peu, ce n'est pas que nous nous soyons convertis aux vertus du collectivisme.
J'aurais été assez enclin à partager certains des principes que vous évoquiez, car ce n'est pas le rôle de l'État de vendre des cravates, des parfums ou des savonnettes. Le sujet devient cependant compliqué lorsqu'on considère les emprises foncières et immobilières d'Aéroports de Paris dont le patrimoine compte, de mémoire, 6 600 hectares – une grande partie se trouve en Seine-et-Marne, le département que j'ai eu l'honneur de présider.
Monsieur le ministre, vous vous rappelez d'une réunion à Bercy durant laquelle de nombreux élus des collectivités locales d'Île-de-France vous ont fait part de leur préoccupation et de leur inquiétude parce qu'ils n'étaient pas associés au conseil d'administration d'ADP. Je ne citerai pas toutes les conséquences que l'évolution d'Aéroports de Paris peut avoir pour nos territoires, que ce soit en matière d'emploi, de formation, ou encore de routes. Toutes les collectivités locales doivent pouvoir faire entendre leur voix d'une manière ou d'une autre.
Nous avons bien compris que l'État entendait garder la main et continuer à jouer un rôle : c'est bien. Mais il n'y a pas que l'État ; il y a les territoires et les collectivités territoriales. C'est la raison pour laquelle nous proposons que les communes et les établissements publics de coopération intercommunale limitrophes, les départements franciliens et la région soient associés au fonctionnement d'Aéroports de Paris une fois concédé.