Monsieur le ministre, je reviens sur un sujet que vous avez précédemment évoqué, les casinos. Pour justifier votre refus d'une autorité de régulation unique, vous avez invoqué, comme motif, un risque important de blanchiment d'argent.
Je tiens à minimiser ce risque : cela fait plus de trente ans que la même réglementation régit les casinos : elle n'évolue pas. Or, s'agissant du blanchiment d'argent, il existe un organisme, TRACFIN – Traitement du renseignement et action contre les circuits financiers clandestins – qui peut évidemment être amélioré. Mais TRACFIN existe. Je n'aime pas que l'on généralise à tous les casinos quelques situations exceptionnelles. Il y a 204 casinos en France, qui font vivre des communes et des territoires en assurant leur attractivité touristique. Je n'évoquerai pas les quinze plus grands casinos dont tout le monde connaît les noms. Parlons plutôt des petits casinos qui assurent, le week-end, l'attractivité et la vie économique des communes où ils sont implantés.
Il convient aujourd'hui, dans le cadre de l'examen de l'article 51, de franchir un cap en réfléchissant réellement à la création d'une autorité de régulation unique couvrant tous les jeux. Comme l'ont rappelé Régis Juanico et Olga Givernet dans leur rapport, tous les jeux de hasard, en France, sont interdits, sauf ceux qui sont autorisés. L'économie des jeux doit entrer, elle aussi, dans le cadre de notre engagement politique qui vise à protéger et libérer en même temps. Remettre à plat cette économie passe obligatoirement par la création d'une autorité de régulation unique, c'est-à-dire couvrant tous les jeux.
De plus, comme le souligne le rapport, les casinos sont exemplaires en matière protection des mineurs : 100 % d'entre eux reçoivent uniquement des personnes majeures.