Je remercie tout d'abord M. Benoit qui, comme souvent – presque toujours – parle d'or, pour ses remarques sur l'opportunité de mener à bien ce rapprochement. Monsieur Dharréville, vous avez raison, on peut ne pas être d'accord sur les objectifs. Toutefois, j'ai l'impression que nous partageons la volonté de donner naissance à un grand pôle public au service des territoires, qui ne soit pas de nature exclusivement financière. Les services de proximité sont une dimension essentielle des activités de La Poste ; ils représentent d'ores et déjà 300 millions d'euros de chiffre d'affaires, et leur importance va s'accroître. Cela étant, vous avez évidemment le droit de ne pas être d'accord sur la méthode suivie.
Je voudrais apporter quelques réponses aux questions qui m'ont été posées. Monsieur Fasquelle, vous me disiez que cette opération était compliquée, mais elle est finalement très simple : la CDC est aujourd'hui actionnaire à hauteur de 26 % de La Poste ; à l'avenir, ce niveau sera compris entre 51 et 65 %, en fonction de la valorisation de La Poste, qui reste à déterminer. La CNP, quant à elle, sera détenue à 61 % par La Banque Postale, contre à peu près 26 %, si je ne me trompe, aujourd'hui. Vous avez aussi soulevé une question pertinente : l'incidence que cette opération pourrait avoir sur le rôle de service public de la Caisse des dépôts et consignations. La réalité, vous le savez pertinemment, est que cette institution a déjà des filiales qui évoluent dans l'univers concurrentiel, dans des secteurs tels que les remontées mécaniques et l'immobilier. Cette opération n'enlèvera en rien à la Caisse des dépôts et consignations, évidemment, son rôle de grande entreprise publique. Vous l'avez présentée comme le « bras armé » de l'État, qui est souvent la manière dont on la décrit : elle l'est et le restera, d'autant plus que, grâce à un amendement présenté par M. Carrez, M. Savatier et Mme Errante, que nous avons adopté hier à la quasi-unanimité, nous avons renforcé le pouvoir de surveillance du Parlement et les compétences de la commission de surveillance de la Caisse des dépôts, qui deviendra demain un vrai conseil de surveillance. J'espère avoir ainsi apaisé vos inquiétudes.
M. Dharréville nous a parlé du facteur qui sonne toujours deux fois. Mon objectif est que le facteur continue à passer longtemps dans tous les foyers français. Si l'on continue au rythme actuel, le facteur finira par ne plus passer. Si l'on souhaite renforcer cette institution, transformer les vents de face que ces métiers subissent dans le monde entier en des vents porteurs, on a besoin de cette opération.
M. Peu est parti également, mais nous avons auditionné tous les syndicats de La Poste : ils sont tous conscients – à une organisation près, qui avait des réserves sur l'opération – , que c'est le sens de l'histoire. Ils nourrissent certaines inquiétudes sur telle ou telle disposition, mais le soutien à cette opération est presque unanime. Écoutons-les, comme nous avons écouté l'ancienne collaboratrice de la Caisse des dépôts et consignations, notre collègue, Mme Tuffnell, acceptons cette opération et refusons ces amendements de suppression.