Comme vous le savez, cet article est le fruit d'une longue concertation et d'un travail de rédaction extrêmement fin, qui s'appuie sur les réflexions du rapport de Nicole Notat et Jean-Dominique Senard. Au terme d'un débat en Conseil d'État sur la rédaction de cet article, l'expression « prendre en considération » a été préférée à celle de « prendre en compte ».
Cet article ne modifie pas le droit commun de la responsabilité civile, qui prévoit la nécessité d'un préjudice et d'une faute, et d'un lien entre le préjudice et la faute, pour établir la sanction. En revanche, il reconnaît la notion jurisprudentielle d'intérêt social et lui donne toute sa force, en l'inscrivant dans le code civil. Par ailleurs – c'était la volonté initiale du Gouvernement, et la co-construction du texte l'a confirmée – , nous souhaitons que tous les dirigeants soient amenés à s'interroger sur les enjeux sociaux et environnementaux de leur activité et à les considérer avec attention, dans l'intérêt de la société, à l'occasion des choix touchant à sa gestion. Il s'agit d'imprimer cela dans la vie quotidienne des sociétés et de faire en sorte que les dirigeants aient ces questions à l'esprit au moment de prendre leurs décisions. Il s'agit d'une obligation de moyens, et non de résultats, mais il nous semble important de l'inscrire dans le code civil.