Dans la mesure où la rédaction actuelle du texte ne limite pas au territoire national l'exigence de prise en considération des enjeux sociaux et environnementaux, il ne me semble pas nécessaire de préciser que celle-ci s'applique au-delà de nos frontières.
Laissons donc le juge appréhender la matière lorsqu'elle lui sera soumise et déterminer le niveau de responsabilité et, surtout, le texte applicable. En 2017 a été adoptée, sur l'initiative de Dominique Potier, la proposition de loi relative au devoir de vigilance des sociétés mères et des entreprises donneuses d'ordre, qui portait précisément sur leur responsabilité au-delà des frontières nationales. Il existe une cohérence au sein des normes internationales qui ont commencé d'être établies touchant la responsabilité sociale, sociétale et environnementale, ainsi qu'entre ces normes et la loi que je viens de citer, laquelle confirme – surtout, il est vrai, en matière nationale – qu'il convient de laisser le juge articuler ces différents textes et choisir le plus adéquat au moment où la responsabilité d'une entreprise sera invoquée.
Avis défavorable.