Je voudrais dire, à titre liminaire, que la société à mission est un très bel exemple de ce que Mireille Delmas-Marty appelle « les forces imaginantes du droit ». On doit de temps en temps faire preuve d'un peu d'audace si on veut correspondre aux attentes à la fois des citoyens et des entreprises. À cet égard, la société à mission est une bonne nouvelle.
Mais, précisément parce qu'il s'agit d'un objet juridique nouveau, je pense qu'il ne faut pas se précipiter. Nous créons un statut qui apporte beaucoup de sécurité, en prévoyant la définition très opérationnelle d'une raison d'être, d'une mission, un nouvel organe social chargé de vérifier l'exécution de cette mission et une flexibilité permettant aux entreprises de se saisir de ce statut. Une vérification par un organisme tiers est également prévue. Le dispositif est d'ores et déjà très structuré et en même temps suffisamment souple pour que tout type de structure se l'approprie, quelle que soit sa taille ou son secteur d'activité.
Je pense donc qu'on n'a pas besoin d'aller plus loin en la matière, même si j'ai conscience que nous avons tout intérêt à continuer à travailler ensemble. Je pense que l'examen de vos amendements nous permettra de trouver des points d'atterrissage commun. Sur celui-ci, l'avis est défavorable.