Je veux compléter la réponse de Mme la rapporteure, sans caricaturer – vous l'avez dit, les débats ont plutôt été de bonne tenue. Personne ici n'habite sur la lune, nous avons tous les pieds sur terre ; vous avez travaillé en entreprise, monsieur Quatennens, comme Mme la rapporteure et un certain nombre de députés siégeant sur tous les bancs de notre hémicycle.
Nous avons cependant une vision différente de l'entreprise. Nous avons évoqué hier nos différences fondamentales en matière de vision de l'économie ; il en est de même concernant l'entreprise. Jean-Luc Mélenchon l'a dit à cette tribune il y a quelques jours : pour lui, pour vous, l'entreprise est le lieu du conflit et du rapport de force. Évidemment, quand on est dans cette logique, la question importante est : « combien de divisions ? » Plus les salariés sont nombreux au sein d'un conseil administration, plus le climat sera tendu, conflictuel. Ce n'est pas notre vision de l'entreprise. Nous ne sommes plus au XIXe ni au XXe siècle ; nous sommes au XXIe siècle. Je suis convaincu que les chefs d'entreprise, les salariés et toutes les autres parties prenantes de l'entreprise – les clients, les fournisseurs – voient l'entreprise de manière différente, comme un objet commun, important, qui doit nous permettre de réformer et de transformer ensemble notre modèle économique.
Si la moitié du conseil d'administration est composée de salariés, il ne pourra plus y avoir de personnes indépendantes venant d'autres environnements. Je crois beaucoup à la diversité, notamment dans la gouvernance de l'entreprise. Je suis tout aussi convaincu que la présence d'un seul salarié était insuffisante. Tous les syndicats avec lesquels nous avons parlé nous ont dit la même chose. À deux, les salariés auront plus de poids pour porter véritablement la voix des salariés. Cependant, la diversité est importante. Votre vision de l'entreprise est marquée par la lutte, et votre vision du travail est de nature syndicale, marquée par le conflit. Nous préférons travailler, comme nous le faisons depuis plusieurs mois, avec les syndicats réformistes pour revoir en profondeur la gouvernance des entreprises dans une logique coopérative.