Intervention de Alexis Corbière

Séance en hémicycle du vendredi 5 octobre 2018 à 15h00
Croissance et transformation des entreprises — Article 62 ter

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAlexis Corbière :

La réponse de Mme la rapporteure m'amène à dire quelques mots. Les arguments qu'elle a employés sont assez étonnants : soit on est favorable à la transparence, soit on ne l'est pas. On ne peut pas dire : attention, si ça va trop loin, ça risquer de poser un problème, en raison de la concurrence qu'affrontent nos entreprises. Précisément, nous voulons que le regard citoyen, le regard public, exerce une pression sur les entreprises, afin qu'elles apportent des justifications à l'opinion publique et expliquent pour quelles raisons elles accordent des rémunérations aussi faibles et cultivent de telles inégalités. Je suis surpris de la façon par laquelle vous avez balayé l'amendement et les arguments qui ont été avancés. Vous nous avez dit qu'il existe des dispositifs plus adaptés, que l'on examinera plus tard, mais ceux-ci nous semblent extrêmement inefficaces. En la matière, on ne peut pas composer : il faut créer un cercle vertueux qui impose à chacun de s'aligner sur l'exigence de publicité de toutes les données. Les citoyens, qui sont aussi des consommateurs, pourraient dès lors exercer certaines pressions, par exemple en boycottant des entreprises, en fonction de leur jugement personnel sur l'existence d'inégalités salariales en leur sein.

Soit la transparence existe, soit elle n'existe pas : l'entre-deux est bien souvent une manière de faire croire certaines choses, d'entretenir la confusion, ce qui est une façon de prendre le citoyen pour un gogo ; les législateurs que nous sommes ne sauraient l'accepter.

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