En 2003, dans l'est du Var, plus de 50 000 hectares de forêt ont brûlé et trois pompiers, Michel Giovannini, Georges Lahaye, Patrick Zedda, sont morts au feu. Membre de la cellule de crise, j'ai participé aux retours d'expériences du ministère de l'Intérieur et fait des exposés devant des cadres de la sécurité civile. C'était avant la loi du 13 août 2004 instituant les plans de sauvegarde. J'avais même écrit un essai, Affronter les crises majeures, qui retrace les mesures que nous avions mises en place, qui étaient d'avant-garde. Mais une faille est apparue, qui subsiste encore, dans l'approche que les cadres et les élus ont des deux autorités décisionnelles sur le terrain, le COS et le DOS, le commandant des opérations de secours, qui relève du ministère de l'Intérieur, et le directeur des opérations de secours, qui est le maire lorsqu'une seule commune est touchée, le préfet s'il y en a plusieurs. Or des décisions importantes sont à prendre, par exemple l'évacuation et il existe des doctrines à ce sujet. En 2017 par exemple à La Londe-les-Maures, un pompier a fait procéder à une évacuation alors que la décision n'avait pas été prise en amont. Il faut donc clarifier les choses. Pensez-vous que dans les rangs des pompiers sous vos ordres cette distinction est suffisamment connue et respectée ?