Intervention de Jacques Witkowski

Réunion du mercredi 12 septembre 2018 à 9h30
Commission de la défense nationale et des forces armées

Jacques Witkowski, préfet, directeur général de la sécurité civile et de la gestion des crises :

Je commence par les agressions contre les personnels. Il y en a en moyenne trois par jour. C'est trop, mais il faut rapporter ce chiffre aux 10 000 interventions effectuées. Le phénomène est récent et c'est depuis un an qu'au vu de statistiques fournies par l'observatoire indépendant du ministère de l'Intérieur, j'ai fait établir un compte rendu en temps réel de l'ensemble des agressions, même mineures, afin de cerner le phénomène et de prendre des mesures. Le ministre a rapidement accepté celles que j'ai proposées. Je n'entre pas dans le détail, mais la majorité des gens qui se retournent contre les professionnels sont les victimes elles-mêmes ou leurs proches. Même dans des cas d'accident de la route, comme à Marseille début juillet, les pompiers peuvent être agressés par un groupe sans raison compréhensible. Sur 68 cas relevés en août, 44 seulement ont fait l'objet de plainte, les professionnels considérant qu'il n'y avait pas lieu de donner suite dans les autres cas. J'ai demandé aux directeurs de SDIS de porter plainte systématiquement désormais. Il y a aussi quelques cas de violences urbaines, mais souvent les pompiers ne sont pas le facteur déclencheur : ils viennent en appui des forces de l'ordre et sont aussi caillassés ou agressés. Seulement, contrairement aux policiers, ils n'ont pas contracté un engagement pour réprimer mais pour sauver. Les violences créent un désarroi. Encore, ces derniers jours, l'agression qui a coûté la vie au caporal-chef Geoffroy Henry était imprévisible.

Pour ce qui est de la prévention de la pollution maritime, nous avons le plan POLMAR et sommes en liaison avec les équipes du CEDRE. S'agissant du mécanisme européen de coopération maritime, je préfère vérifier les données et vous faire une réponse par écrit. En tout cas, nos moyens propres sont tout à fait fonctionnels. Nous avons commencé depuis plus d'un an à participer aux secours de bateaux en haute mer – même si, au-delà de 300 mètres des côtes, la responsabilité incombe au préfet maritime – avec à l'esprit un attentat contre un ferry ou un supertanker. Dans ce domaine, l'unité de marins-pompiers sert de référence.

En ce qui concerne la gratuité sur les autoroutes pour les véhicules de secours, je transmettrai au conseiller concerné, mais le décret relève du ministère des Finances, pas du ministère de l'Intérieur.

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