Intervention de Jacques Witkowski

Réunion du mercredi 12 septembre 2018 à 9h30
Commission de la défense nationale et des forces armées

Jacques Witkowski, préfet, directeur général de la sécurité civile et de la gestion des crises :

Que le ministère décore ses officiers, la poitrine du colonel de Villeneuve, qui est ici à mes côtés, le prouve assez ! Les décorations sont une forme de reconnaissance pour les civils et les militaires et les sapeurs-pompiers l'apprécient. On peut toujours se livrer à des comparaisons et trouver qu'ils ne sont pas les mieux servis ou qu'il y a aussi un décalage « par le haut » lorsqu'on récompense ceux qui ont sauvé des vies. Je veille à améliorer la situation. Nous allons créer une médaille commémorative pour ceux qui ont servi en opérations extérieures et j'ai obtenu un quota supplémentaire de décorations du ministère de l'Intérieur.

Antarès pose un vrai problème, que vous connaissez tous en tant qu'élus locaux, qu'il s'agisse des financements, de ponctualité, des compétences, de réalisations techniques qui ne sont pas toujours à la hauteur des attentes. Le système fonctionne où il est bien déployé, mais on ne peut pas dire qu'on ne peut pas faire mieux dans la liaison entre les collectivités et l'État. C'est pourquoi le futur progiciel NEXSIS est conçu très différemment : il sera réalisé en interne, sans qu'on nous impose des technologies, et dans le cadre d'un établissement public à caractère administratif (EPA), avec un financement interne. Ce que nous ne voulons pas, c'est créer un autre Antarès. Il n'allait pas de soi de convaincre de créer une agence autonome, mais le décret paraîtra dans quelques jours. Nous nous intéressons déjà à la suite, le réseau radio du futur qui va remplacer tous les autres, dont Antarès, vers 2020-2025. Ce sera, en fait, plutôt un smartphone qu'une radio. Les SDIS y seront associés sur la base de NEXSIS.

Sur les moyens des SDIS, la question touche surtout, je pense à l'immobilier. Le président du conseil départemental d'Ille-et-Vilaine s'en est inquiété et la loi de finances 2018 lui donne une réponse sur deux ans. Dans ce cas, le département possède toutes les casernes, pour éviter l'endettement et des transferts financiers. Or la chambre régionale des comptes a estimé que, dans le cadre de la loi du 7 août 2015 portant nouvelle organisation territoriale de la République (NOTRe), ce n'était pas possible. L'Assemblée des départements de France (ADF) a soulevé la question et il y a des pistes, mais ce sera au législateur de se déterminer. Etant très attachés à l'autonomie des collectivités, nous ne donnons pas de directive sur la location ou la construction : nous pouvons apporter un conseil, mais les choix relèvent de l'échelon local. Il n'y a pas de mauvais système, mais il est certain, pour répondre à M. Le Gac, qu'il faut mutualiser d'avantage et c'est possible dans l'immobilier, qu'il s'agisse d'entretien ou de construction. Parfois l'échelle pertinente dépasse le département, mais il n'y a pas d'absolu en la matière. Laissons faire les intelligences locales, en tenant compte des habitudes, mais en affichant clairement un objectif commun de mutualisation.

S'agissant des caméras piétons, la direction juridique du ministère de l'Intérieur travaille sur le projet de décret. Les consultations juridiques devraient être terminées en janvier prochain. Le temps d'éditer des éléments de doctrine, par exemple sur la résistance au feu, et que les constructeurs soient en état de livrer, les premiers matériels pourraient être déployés au troisième trimestre 2019. On pensait que peu de SDIS seraient candidats à l'expérimentation, mais il y en a déjà quatorze et d'autres se manifesteront.

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