Intervention de Jacques Witkowski

Réunion du mercredi 12 septembre 2018 à 9h30
Commission de la défense nationale et des forces armées

Jacques Witkowski, préfet, directeur général de la sécurité civile et de la gestion des crises :

Le SDIS, pas l'État.

Sur leur utilisation, la presse a fait un certain nombre de commentaires, mais elle est très encadrée. Il faudra les utiliser dans un cadre juridique très précis. À vrai dire, je n'y étais pas initialement totalement favorable, car on peut être amené à enregistrer des situations médicales en intervention très personnelles, sans le consentement des victimes impliquées. Mais sur le plan opérationnel le réseau en a besoin, donc on l'a fait. Ce ne sont pas les SDIS qui traiteront les images sur le plan des événements susceptibles d'engendrer des poursuites. Il faudra un certain accompagnement auprès de personnels qui n'ont pas les habitudes juridiques des forces de l'ordre. Finalement, c'est un très bon système et une très belle mesure, qu'il faudra s'approprier collectivement et progressivement.

Je mesure bien les inquiétudes que soulève la directive européenne sur le temps de travail et, croyez-moi, on en parle tous les jours dans mon bureau. L'arrêt « Matzak » a provoqué un désarroi, presque un traumatisme. Mais, encore une fois, la France n'a pas à réagir à une contrainte européenne. Il faut donc aborder la question avec le sens de la responsabilité collective et pour objectif non de sauver le volontariat – il n'est pas menacé à court terme – mais de l'aider à perdurer et à répondre aux attentes des Français. Je peux vous assurer que le ministre partage cette inquiétude.

S'agissant des activités sportives à risques, la gratuité des secours devient une vraie question pour les sauveteurs. La loi dit qu'il faut accompagner les personnes et fournir les secours. Mais qu'une personne prenne des risques inconsidérés, en fasse courir à d'autres et qu'il faille les secourir est un sujet de société. Les maires et les préfets imposent déjà des règles, parfois critiquées d'ailleurs. En mer comme en montagne, il faut bien dire qu'on observe des comportements parfois « totalement inappropriés ». Faut-il encadrer davantage ? Un débat s'organise. La sagesse du législateur trouve à s'y appliquer.

S'agissant du service national universel, notre direction générale et les autres partenaires du ministère de l'Intérieur ont été audités. Nous avons fait des propositions pour le réseau des sapeurs-pompiers – pas seulement de la sécurité civile – avec un objectif de résilience et un objectif de citoyenneté. Je ne connais pas les arbitrages, mais je serais surpris que le réseau des sapeurs-pompiers ne soit pas mobilisé une fois les arbitrages rendus. Nous voulons nous concentrer sur la remise à niveau des gestes qui sauvent. La totalité de la classe d'âge sortira du système scolaire en 2021 avec le brevet PSC1 – Prévention et secours civiques de niveau 1 – qui est une formation sérieuse. Grâce au service national universel, nous souhaitons faire un rattrapage pour les jeunes qui n'auraient pas pu suivre cette formation et opérer une remise à niveau. Nous sommes aussi un peu intéressés, car ce sera l'occasion d'informer sur les sapeurs-pompiers volontaires des publics que nous n'avons pas l'habitude de toucher.

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