Nous proposons par cet amendement de permettre au CSA de saisir la justice dès lors qu'une chaîne refuse de lutter de façon efficace contre les causes de troubles délictuels d'incitation à la haine raciale ou sexiste. En effet, actuellement le CSA n'intervient que pour faire cesser la diffusion d'un service de télévision dont les programmes portent atteinte à l'un des principes mentionnés dans la loi du 30 septembre 1986. Or l'absence de règles déontologiques et l'économie des médias, qui n'hésitent pas à miser sur l'outrance, favorisent la tenue régulière de propos qui humilient ou visent à nuire à la dignité des personnes en raison de leur genre ou de leur appartenance à une prétendue race.
Les médias ont un immense pouvoir, celui de donner la parole à qui ils veulent et ils ont une influence non négligeable sur l'imaginaire collectif. Une association de journalistes a ainsi publié une étude concernant cinq talk shows, suivis sur une durée d'un mois, et dans lesquels ont été repérées pas moins de cinquante-cinq séquences jugées problématiques car discriminatoires. Certaines chaînes de télévision abusent, et nous serions favorables à ce qu'une vraie réflexion s'engage sur les violences racistes et sexistes véhiculées par ces médias.