Intervention de Antoine Herth

Réunion du mercredi 3 octobre 2018 à 9h30
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAntoine Herth :

Je remercie le rapporteur pour ses explications sur l'article 29. Permettez-moi un témoignage : je me trouvais à Strasbourg vendredi pour une réunion de travail à la CCI Alsace Eurométropole ; le même jour se réunissaient tous les directeurs des chambres de commerce allemandes. Celles-ci prélèvent une cotisation sur les entreprises adhérentes qui est en moyenne vingt fois supérieure à la cotisation prélevée en France, puisqu'elle est assise sur le chiffre d'affaires. C'est un autre modèle qui, à en juger par la balance du commerce extérieur allemand, ne fonctionne pas si mal.

Quoi qu'il en soit, les précédentes ponctions opérées sur les chambres de commerce françaises ont conduit la CCI de Strasbourg à réduire de 7 à 1,5 équivalent temps plein (ETP) son personnel chargé des relations internationales – c'est-à-dire, en Alsace, des relations de proximité, tant les économies allemande et française sont étroitement imbriquées sur ce territoire. Nous connaissons donc déjà la suite du film.

Un mot sur Business France, dont j'ai auditionné les responsables hier : ils travailleront en effet davantage en collaboration avec les CCI. Un poste de chargé du commerce extérieur sera ainsi créé à Châlons-en-Champagne pour accompagner la commercialisation des vins du Grand Est – mais je ne suis pas certain que cette logique soit la plus adaptée aux vins d'Alsace et de Moselle. En outre, si Business France travaille très facilement avec les grandes entreprises, les ETI et les grosses PME, ce sont les TPE et les petites PME qui passent complètement à travers les mailles du filet. C'est hélas ce qui se passera aussi avec les chambres de commerce.

En clair, la logique top-down est affirmée. La méthode consistant à fermer le robinet est bien connue ; en revanche, je ne partage absolument pas la finalité de la réforme. Ce n'est pas en survolant un territoire que l'on gagne une guerre, mais en y envoyant des hommes. Il en va de même avec la compétition économique.

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