Vous avez plusieurs fois utilisé le verbe « moderniser » en parlant des CCI, Monsieur le rapporteur ; il me semble que les verbes « affaiblir » ou « déshabiller » auraient été plus appropriés à la situation dans les territoires ruraux. J'approuve pleinement la proposition de Mme de La Raudière concernant la péréquation devant bénéficier aux territoires les plus faibles. Certains départements sont très enclavés. Au-delà de la capacité d'accompagnement qu'ont les CCI en faveur des créateurs d'entreprise, n'oublions pas qu'elles sont aussi des gestionnaires d'infrastructures du territoire telles que des ports de plaisance, des ports fluviaux, des aéroports ou encore des foires – autant d'infrastructures qui permettent de désenclaver des territoires et d'y créer de l'activité économique. L'optimisation – disons plutôt l'affaiblissement – que vous proposez dépasse la simple réduction de leurs capacités d'accompagnement ; elle fragilisera surtout l'existence même de ces infrastructures et, du même coup, affaiblira ces territoires enclavés.
Dans un tel contexte, la péréquation est nécessaire. Dans les années à venir, des CCI territoriales disparaîtront. On peut certes asseoir leurs représentants autour d'une table et prétendre qu'ils sont coopératifs mais qui ne le serait pas avec un pistolet sur la tempe ? En l'absence de choix, il faut bien participer. La réalité, cependant, c'est que de telles décisions entraîneront dans l'année qui vient la suppression de 150 emplois dans les chambres consulaires des Hauts-de-France. On aura beau refaire le débat sur la modernisation, il me semble qu'un point important est totalement oublié : l'existence même de ces structures dans l'intérêt des territoires ruraux les plus faibles.