Je veux tout d'abord remercier notre collègue Aurélien Pradié pour son travail qui nous donne ainsi une nouvelle occasion de débattre sur ce sujet.
Cette proposition de loi a le mérite d'aborder la réelle problématique à laquelle sont confrontés les « aidants » – nous reviendrons sur ce terme – et par voie de conséquence les jeunes qu'ils accompagnent et les difficultés qui en découlent pour leurs familles. Près de 341 000 élèves sont en situation de handicap. Certains d'entre eux sont dans des établissements spécialisés ; beaucoup d'autres sont à l'école et 175 000 d'entre eux peuvent bénéficier d'un accompagnant.
Il est donc inutile de redire combien ce débat est fondamental. Fondamental d'abord dans le regard porté sur le handicap, l'accueil, le partage d'un même système et l'espérance que nous apportent les personnes en situation de handicap dans l'accompagnement fraternel. Fondamental aussi dans les valeurs citoyennes que nous voulons transmettre à nos enfants : comment pourrait-on parler d'inclusion dans la société, d'inclusion professionnelle si tout n'est pas fait pour inclure scolairement ?
Nous devons donner à ces enfants les moyens de vivre leur scolarité, leur enfance et leur jeunesse dans un milieu qui leur permette d'abord de se sentir bien et à leur place, d'évoluer et de créer du lien. C'est pourquoi nous devons inclure dans le débat plusieurs points.
En tant qu'ancienne directrice d'école, j'ai été confrontée maintes fois au sujet du handicap, sous toutes ses formes. Il est donc important d'avoir à l'esprit que certains élèves sont affectés de troubles « dys » ou d'autisme qui ne sont bien souvent décelés qu'à l'école, sans être pourtant visibles dès le premier jour de la scolarisation. Or l'article 4 de la proposition de loi semble exclure certains types de handicaps, alors qu'une distinction permet un accompagnement adapté au plus près de l'enfant.
Par ailleurs, ces aidants ne disposent ni d'une formation ni d'un statut satisfaisants. Un diplôme général pourrait être délivré pour tous les accompagnants à inclusion scolaire, permettant de revaloriser et reconnaître réellement cette fonction et, par conséquent, de combler le déficit qui semble exister aujourd'hui. Un second diplôme, après l'obtention du premier, permettrait une spécialisation pour les accompagnants souhaitant approfondir leur formation. Ce sera d'ailleurs l'objet d'un de nos amendements. Les questions du temps de travail et des salaires présentent de vraies problématiques dont il convient de débattre, tout comme celles du cadre périscolaire et extrascolaire.
Le groupe UDI, Agir et Indépendants (UAI), reconnaît le travail effectué à travers cette proposition de loi, qui place en son centre l'intérêt de l'élève, afin d'améliorer au mieux l'environnement dans lequel il évolue avec son handicap, tout en valorisant tout ce qu'il sait et tout ce qu'il peut réaliser seul. Nous partageons, monsieur le rapporteur, vos convictions ; particulièrement attachés au sujet, les membres de notre groupe proposeront d'aller plus loin dans le processus d'inclusion des élèves en situation de handicap en milieu scolaire.