Intervention de Aurélien Pradié

Réunion du mercredi 3 octobre 2018 à 16h15
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAurélien Pradié, rapporteur :

Sous réserve de l'adoption de mon sous-amendement rédactionnel AC44, par cohérence avec les termes employés ailleurs dans la proposition de loi, je suis favorable à votre amendement pour plusieurs raisons : vous souhaitez informer les accompagnants en amont du type du handicap, sans transgresser le secret médical. C'est la moindre des choses.

Par ailleurs, vous avez raison, il convient également de dispenser une formation adaptée en amont. Actuellement, les soixante heures de formation – qui nous ont été largement présentées à l'occasion de la réforme des contrats aidés – sont, dans le meilleur des cas, suivies après la rentrée. Elles se déroulent parfois au cours des derniers mois de l'année scolaire. En outre, ces formations ne correspondent généralement pas à la mission confiée à l'accompagnant. En clair, la formation vous permettant d'accompagner un enfant autiste ne devrait pas être la même que celle pour un enfant malvoyant ou dyslexique ! Il faut un minimum de connaissances et soixante heures ne suffisent pas. C'est la raison pour laquelle nous avions proposé le soutien d'accompagnants « ressources ».

Ces soixante heures doivent permettre d'appréhender les codes sociaux minimaux de l'enfant, qu'il soit autiste, dyslexique ou souffrant d'un autre type de handicap. Actuellement – et je parle de la rentrée 2018, non du Moyen-Âge –, la majorité des AESH et les AVS ne sont pas formés avant la rentrée.

Le rapport remis récemment au Gouvernement pointe ce manque de formation continue. Il souligne que les AESH ont recours à l'autoformation. Elles-mêmes nous en ont parlé lors des auditions. Quand vous vous retrouvez face à un enfant autiste, comment ne pas chercher à s'autoformer si vous n'avez pas les connaissances adéquates ? Il n'y a rien de pire que l'autoformation ; et lorsque des accompagnants n'ont parfois d'autre choix que de passer par des associations qui ne sont mêmes pas agréées par l'État, cela commence effectivement à ressembler à une jungle.

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