Intervention de Nadia Hai

Séance en hémicycle du mardi 9 octobre 2018 à 15h00
Questions au gouvernement — Jeunesse et politique de la ville

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaNadia Hai :

Ma question s'adresse à M. Julien Denormandie, secrétaire d'État auprès du ministre de la cohésion des territoires. À l'heure où le plan pauvreté vise à rejeter la fatalité de la détresse sociale et économique, le plan santé, à donner un sens à la notion d'égal accès aux soins partout et pour tous, et le dispositif « coeur de quartiers » à lancer une nouvelle dynamique de cohésion de nos territoires, qu'en est-il des mesures en faveur de notre jeunesse, en particulier des jeunes des territoires fragiles ?

Cette jeunesse, monsieur le secrétaire d'État, vous le savez comme nous, doit souvent endurer toutes les formes d'inégalités. Nés sur des territoires fragiles économiquement, ils subissent l'inégalité dès le départ. Ils souffrent d'une inégalité des chances, étant victimes par ricochet de crises multidimensionnelles – économiques, sociales, identitaires. Ils subissent une inégalité de traitement, payant ainsi le prix de quatre décennies d'une politique de la ville qui non seulement n'a pas répondu au mal profond qui frappe les quartiers concernés, mais qui, de fait, a eu pou effet de creuser les inégalités.

Dès lors, le choix qui a été fait de placer l'humain au coeur du dispositif, de miser sur l'émancipation de chaque jeune, représente un pari osé et un véritable changement de paradigme. C'est un signe fort de notre engagement collectif en faveur de la jeunesse.

Cependant – et je le vois chaque jour dans ma circonscription, dans nos territoires – , l'attente, l'impatience, l'exigence sont immenses.

Car cette même jeunesse, en quête d'avenir, bouillonne d'innovations, d'envie et de courage pour construire son destin. Encore faut-il qu'on lui en donne les moyens et ce, dès le stage de troisième.

Vous l'aurez compris, monsieur le secrétaire d'État, cette jeunesse des territoires fragiles n'a besoin ni d'être assistée, ni de supporter une quelconque forme de paternalisme. Et personne n'a le monopole de son malaise.

Il ne s'agit pas de lui réserver un traitement de faveur mais, par un juste retour des choses, de lui rendre l'égal accès aux droits et à l'égalité des chances.

Devant ces attentes, quelles réponses pouvons-nous formuler, monsieur le secrétaire d'État, pour que chaque enfant de la République ait réellement sa chance dans notre pays ?

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