La loi autorise les médecins à arguer de la clause de conscience pour ne pas réaliser d'IVG. Récemment, le président du syndicat des gynécologues-obstétriciens a fait valoir qu'il ne souhaitait pas pratiquer cet acte, expliquant que son métier consiste à donner la vie et non à l'empêcher. Dans le prolongement de cette intervention, j'aimerais connaître la position éthique de l'Ordre des médecins au sujet de l'AMP, pratique qui consiste à donner la vie. Jusqu'où doit aller le droit à l'objection de conscience du médecin ? Serait-il, selon vous, légitime de reconnaître ce droit à un médecin qui refuserait de procéder à une AMP pour un couple de femmes ou une femme seule ? N'y aurait-il pas un risque que le médecin devienne un policier des moeurs en droit de privilégier certaines structures familiales en vertu de ses convictions personnelles ? Vous avez mentionné l'éventualité non pas d'une objection systématique mais d'une récusation. Vous comprendrez que la subtilité entre le droit d'objection de conscience et la récusation puisse nous échapper et échapper aux femmes concernées. N'y a-t-il pas un risque d'hypocrisie ? Quelques précisions seraient bienvenues.