Monsieur le rapporteur, si notre système de santé est l'un des plus performants du monde, il est toutefois confronté aujourd'hui à des défis nouveaux, et votre proposition de loi met au coeur du débat des problématiques qui nous concernent tous. La santé, toutefois, ne se réduit pas au champ médical : tel est le point sur lequel je souhaite faire porter mon propos.
Vous consacrez un chapitre à la réforme des études paramédicales, qui, étonnamment, m'est assez familier puisqu'il s'inscrit dans l'orientation voulue et portée par notre stratégie de santé. Vous préconisez, monsieur le rapporteur, la création d'une conférence pédagogique, afin de mettre en cohérence les parcours de formation en favorisant les échanges entre les professionnels de santé. Or telle est l'orientation que nous avons donnée depuis déjà près d'un an à nos travaux.
Face aux défis actuels du vieillissement de la population, du développement des maladies chroniques et de la persistance d'inégalités territoriales dans l'accès aux soins, nous avons naturellement pris acte que la qualité de notre système de santé ne peut que reposer sur la coopération entre les différents professionnels. Cela implique de favoriser la transversalité par des temps communs de formation et la mutualisation des enseignements – nous avons engagé cette politique – , de rapprocher les cursus paramédicaux et universitaires, pour faciliter une meilleure reconnaissance des parcours – nous le faisons – , de bâtir des métiers intermédiaires et de restructurer l'offre de formation pour répondre aux besoins, ce qui s'inscrit dans la continuité de la loi relative à l'orientation et à la réussite des étudiants que nous avons votée.
Vous évoquez l'intégration des formations paramédicales dans le parcours licence, master, doctorat : il s'agit ici purement et simplement de la mission d'universitarisation des formations mise sur pied par Mmes les ministres Buzyn et Vidal. Les résultats sont tangibles : depuis la rentrée 2018, l'accès aux instituts de formation en soins infirmiers – IFSI – se fait via Parcoursup, ce qui a mis un terme à un concours injuste et supprimé des coûts d'inscriptions et de déplacement discriminants, tout en permettant une intégration pleine et entière des infirmiers à l'université.
Depuis la rentrée 2018 encore, le service sanitaire que vous appelez de vos voeux a été décidé et généralisé à l'ensemble des étudiants en santé. Il promeut la prévention, clé du système de santé. Vous le voyez bien, monsieur le rapporteur, le Gouvernement et la majorité semblent avoir largement anticipé le projet des Républicains. Vous fécondez l'oeuf, alors que nous avons déjà donné vie à ce projet.