Intervention de Serge Letchimy

Réunion du mardi 9 octobre 2018 à 21h00
Commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSerge Letchimy :

Je vous surprendrai peut-être, mais je m'étonne des explications données par le rapporteur général et par le raisonnement qui vient d'être tenu. Vous mettez la charrue avant les boeufs, en somme : vous commencez par casser à votre guise, puis vous instaurez un dispositif que je juge d'ailleurs louable – je le dis comme je le pense. J'ai beaucoup travaillé sur la question des ZFANG afin de sortir les territoires d'outre-mer d'un système de dépendance extérieure reposant sur l'importation et la consommation massives, alors que les productions locales sont peu nombreuses. Pour pousser à son terme le raisonnement qui est tenu, il s'agit de développer des filières et de relier l'économie locale à l'environnement global, moyennant des soutiens de l'État qui renforcent l'autonomie des mécanismes de financement, afin de ne pas réduire les exportations aux seuls secteurs de la banane, du rhum et du sucre.

Si nous voulons renouveler la production interne de ces pays il faut impérativement bâtir un développement endogène et local. Il faudra examiner le détail de cette proposition pour déterminer si elle est susceptible d'accompagner l'émergence d'une nouvelle économie. Vous auriez pu supprimer tout ce qui concourt aux inégalités, au manque de compétitivité et à l'éloignement, mais vous commencez par casser, monsieur le rapporteur général, pour réparer dans un second temps, mais c'est l'inverse qu'il fallait faire.

Si nous voulons construire des territoires de projets, il faut absolument que les projets soient aussi importants que les mécanismes fiscaux qui accompagnent ce développement. C'est pourquoi à titre personnel, je suis très favorable à la filiarisation interne de l'économie pour lui donner tous les moyens possibles d'ancrer les investissements dans une culture du développement local, de la formation professionnelle, de la mobilisation du foncier, de l'exportation. Une zone franche sans port franc n'a pas de sens ; je défendrai deux amendements pour y remédier.

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