En revanche, quand il s'agit du capital, il n'y a pas de transfert qui tienne : vous accordez aux entreprises soit de véritables cadeaux fiscaux, soit des crédits d'impôt. Chaque fois que cela concerne le travail, vous opérez un transfert ; chaque fois que cela concerne le capital, vous faites des cadeaux supplémentaires nets.
En l'occurrence, il s'agit d'une arnaque car vous prélevez sur les salaires socialisés, c'est-à-dire l'argent que nous avons décidé de prélever sur la production de la richesse pour assurer le paiement de prestations sociales normales. De plus, je suis sûr que, dans quelques mois, dans quelques années, vous nous direz qu'il n'y a pas assez d'argent – vous commencez d'ailleurs à le faire puisque vous avez désindexé les allocations familiales, les pensions de retraite et les APL – aides personnalisées au logement. Vous comptez même les fiscaliser pour les rendre in fine tributaires de tel ou tel choix de la majorité.
Ce transfert du salaire socialisé vers le salaire net est donc une arnaque ; ce n'est en rien un plus pour le pouvoir d'achat des Français. Rappelons d'ailleurs que la première personne à faire cette proposition, lors de la dernière présidentielle, s'appelait Marine Le Pen : pour augmenter le pouvoir d'achat des salariés, elle prétendait qu'il fallait augmenter le salaire net en prenant sur les cotisations. Cela n'étonne pas de sa part puisque nous savons où elle se situe, mais je suis un peu étonné que vous appliquiez les mêmes recettes.