« Une fois décidé, rien n'arrête un homme déterminé » : ce vieux proverbe chinois, monsieur le ministre, pourrait s'appliquer à ce que vous faites. Vous voici en effet déterminé à vous engager dans la voie de la rédemption. Votre majorité a rejeté, au mois d'avril dernier, une proposition de loi qui visait à restaurer l'exonération sociale et fiscale des heures supplémentaires ; à l'époque, j'ai bien senti que certains sur vos bancs, et vous-même sans doute, avaient compris qu'il s'agissait là d'une erreur de jugement.
L'été a visiblement été bon conseiller, et vous revenez aujourd'hui nous proposer la moitié du projet.
Puisque vous êtes engagé dans cette voie, allez au bout des choses ! À l'exonération de charges sociales, ajoutons la défiscalisation. Plusieurs de mes collègues l'ont dit, d'autres le répéteront : cette mesure apporte du pouvoir d'achat. Vous avez raté un rendez-vous au printemps dernier, quand les estimations plaçaient la croissance à 2 %. Or, les deux leviers de la croissance sont d'une part l'investissement des collectivités territoriales et des entreprises, d'autre part la consommation des ménages ; la seconde étant en berne, la croissance n'est pas là.
Redonner du pouvoir d'achat aux classes moyennes, c'est vertueux. Je connais les théories développées ici ou là par certains sociologues, mais la réalité est bien que les heures supplémentaires défiscalisées, telles qu'elles avaient été instaurées et telles que vous les avez défendues vous-même, monsieur le ministre, sont bonnes et soutiennent la croissance.