Monsieur le ministre, je déplore le tour qu'a pris le débat. Ce n'est pas parce qu'un projet présidentiel a été validé lors des dernières élections qu'il est malvenu de débattre ici de mesures spécifiques. Si vous interdisez la discussion sur les mesures spécifiques, il n'est plus besoin de PLF ou de PLFSS : sautons directement à la prochaine élection présidentielle et fermons les portes du Parlement pendant cinq ans !
Si notre famille politique était opposée à la désocialisation des heures de travail, indépendamment des heures supplémentaires, c'était parce que nous contestions votre choix de la compenser par une augmentation de la CSG. Cela s'inscrivait dans une réflexion globale sur les équilibres budgétaires.
Trois arguments plaident en faveur de la défiscalisation : premièrement, le pouvoir d'achat des personnes visées est en souffrance, en particulier dans les territoires les plus fragiles. Une discussion s'est engagée cet après-midi sur les mobilités et sur la difficulté pour les Français aujourd'hui de se rendre à leur travail depuis leur domicile compte tenu du coût du gazole. Ils ont vraiment besoin d'un coup de pouce et cela ne peut pas attendre l'éventuel projet de loi d'orientation sur les mobilités d'autant qu'il fixera peut-être un cap, mais n'apportera certainement pas des solutions immédiatement applicables.
Deuxièmement, notre société attend un signal en faveur du travail. Partout il est question des difficultés des entreprises à recruter alors que de nombreux Français n'ont pas de travail. Cette mesure serait le signe de la revalorisation du travail.
Troisièmement, les entreprises, et singulièrement les TPE et PME, ont besoin d'un surcroît de flexibilité. La loi PACTE ne règle pas tout. Cette mesure peut apporter un plus.