Cet amendement s'inscrit dans la même veine que ceux qui viennent d'être défendus mais concernent les praticiens hospitaliers. Comme beaucoup de députés, je viens d'un territoire très rural ; constitué de 261 communes, le beau sud et centre mosellan est frappé de ce que l'on appelle la « désertification médicale ». Dans certaines parties de mon territoire, comme je le dis parfois, il est plus facile de trouver, à certains moments, un vétérinaire pour soigner une vache qu'un médecin pour soigner un homme. Ce problème sera démultiplié dans les années à venir du fait du nombre de départs en retraite et du vieillissement de la pyramide des âges des médecins et des praticiens hospitaliers. Cet amendement concerne spécifiquement les praticiens hospitaliers. Dans beaucoup de petits hôpitaux de campagne ou de centres hospitaliers de villes moyennes, il est de plus en plus difficile d'attirer des médecins, mais aussi des praticiens. Le planning des gardes devient de plus en plus difficile à remplir, ce qui fournit souvent un prétexte à l'ARS pour fermer des services ou les mutualiser et, partant, tuer nos hôpitaux.
Nous devons donc adopter d'urgence une mesure – je ne parle pas du numerus clausus ou d'autres actions de long terme – susceptible d'avoir un effet immédiat sur l'attractivité de nos territoires à l'égard des praticiens hospitaliers. C'est pourquoi nous proposons une mesure d'incitation fiscale – qui concernerait l'impôt sur le revenu et s'étalerait sur trois ans – à l'installation dans nos territoires. Pourquoi les gens de chez nous coûtent-ils moins cher à la sécurité sociale que les personnes résidant sur la côte ou dans les métropoles ? Pas parce qu'ils sont en meilleure santé mais parce que, petit à petit, l'accès plus difficile aux soins les dissuade de se faire soigner. C'est cette iniquité que nous devons très rapidement combattre.