Ça, c'est vous qui le dites ! Vous demandez aux collectivités locales d'adopter des mesures incitatives, alors que la compétence en matière de santé relève de l'État. Les collectivités peuvent venir en relais, mais non se substituer à celui-ci.
Enfin, monsieur le rapporteur général, vous faites une confusion. Lorsqu'on parle de « déserts médicaux », il s'agit certes d'une expression, mais cela dépeint une situation bien réelle, qui s'explique par plusieurs raisons, parfois spécifiques à un territoire – je pense à la Martinique. La notion de « désert » concerne à la fois les zones rurales que nous connaissons, mais aussi – vous l'avez dit tout à l'heure, quand vous avez employé le terme de « fonctionnaires » – la présence des spécialistes dans les hôpitaux. Cette seconde forme de désertification conduit l'État à procéder – je prends l'exemple de l'outre-mer – à des rapatriements sanitaires systématiques. L'État dépense beaucoup d'argent pour envoyer les patients faire des examens à Paris, à Bordeaux ou ailleurs, ou à envoyer des malades depuis la Guadeloupe, la Guyane ou la Martinique vers l'Hexagone, plutôt que de trouver des solutions applicables localement. Je pense que le projet de loi santé de Mme Buzyn devrait combiner des dynamiques d'installation et la mise en oeuvre d'incitations financières et fiscales, dont l'état devrait assumer la charge. C'est pourquoi je suis favorable à cet amendement.