Nous sommes résolument contre cet article 19, parce que la hausse du gazole non routier est considérable – 40 centimes par litre, soit 50 % d'augmentation – , qu'elle n'a pas été négociée et qu'elle est brutale.
Je donnerai un exemple très concret : dans ma circonscription est établie une PME de 300 salariés. Le coût de cette mesure, pour elle, sera de 3 millions d'euros. Cette entreprise partage son activité entre les travaux publics et les carrières. Dans les carrières, d'énormes machines exigent de l'énergie, qu'on le veuille ou non. On a besoin de pierres, pour la construction, et on ne veut pas qu'elles coûtent trop chères, pour que la construction reste accessible. Vous allez prendre à cette entreprise l'équivalent de 3 millions d'euros. Par ailleurs, il n'y a pas d'alternative à l'utilisation de ces grandes machines : on ne peut pas les remplacer par des moteurs électriques, car ils ne sont pas à l'échelle.
Un autre secteur, dont on n'a pas parlé, va souffrir de votre mesure : je veux parler du secteur agro-alimentaire, et en particulier de la viande. La viande, c'est la filière froid. Or les remorques frigorifiques qui transportent la viande fonctionnent grâce à du gazole non routier : on va donc aussi faire payer l'agroalimentaire, et spécialement la filière viande, qui n'en a pas besoin en ce moment.
Mes chers collègues, pour toutes ces raisons, je vous invite à la plus grande réflexion.