Mes chers collègues, il y a quelques années encore, pour justifier l'augmentation de l'impôt, il suffisait de dire que c'était nécessaire pour financer la dépense publique. Aujourd'hui, il faut trouver un coupable, auquel on intente un procès de Moscou.
C'est un affreux. Au nom de je ne sais quelle justification environnementale, on le montrera du doigt et il devra battre sa coulpe avant de payer sa contribution fiscale. Bercy est devenu une espèce d'ange qui contribue à je ne sais quel succès collectif.
Or, monsieur Le Maire, nous avons besoin d'impôts, car le texte que vous nous avez présenté il y a quelques semaines n'est pas financé : c'est pour cela que nous prenons cette mesure, qui est tellement évidente en termes environnementaux que vous ne l'imaginiez même pas voilà trois semaines ! Vous l'avez créée uniquement parce qu'il fallait financer un dispositif non financé : les mesures Le Maire, que nous avons débattues et qui présentent par ailleurs d'autres intérêts – mais ce n'est pas le débat.
Je ne suis pas non plus convaincu en termes environnementaux. Je comprends certes l'intérêt du signal prix, qui se justifierait pour éviter le gâchis si le prix de la matière première pétrolière était faible. Or la matière première pétrolière est chère et le signal prix n'est donc plus nécessaire, même s'il pouvait l'être il y a quelques mois ou quelques années. Aujourd'hui, les prix pétroliers, à eux seuls, doivent enclencher une évolution dans les comportements des entreprises et permettre de faire progresser des alternatives.
Le mauvais signal que vous allez envoyer, mes chers collègues, c'est le signal emploi. Il est un secteur qui pâtira de votre décision en termes d'emploi : le secteur du bâtiment tout entier, qui souffre déjà de la fin du prêt à taux zéro, de la réduction du zonage Pinel et des réductions des budgets des collectivités pour les travaux publics.