Je vais m'exprimer une fois pour toutes sur une série d'amendements qui portent sur des carburants autres que le GNR. Ils subissent eux aussi une hausse très importante, du fait d'abord de l'augmentation du prix du brut, mais du fait surtout des mesures annoncées, en particulier pour le gazole.
La pente est vertigineuse. Les Français sont aujourd'hui totalement désemparés, en particulier ceux qui doivent parcourir de longues distances. Mais j'avoue que je suis désabusé. Je n'ai pas obtenu de réponse des ministres à cette question centrale : comment peut-on infliger aux Français une fiscalité dissuasive, dans le but de les faire changer de mode de transport, sans qu'il existe de technologie alternative valable ?
Les véhicules électriques aujourd'hui disponibles ne sont pas adaptés aux besoins de nos concitoyens qui parcourent chaque jour de longues distances. Dans les territoires ruraux, il n'y a pas de bornes de recharge. Nous ne sommes tout simplement pas prêts ! Monsieur de Rugy, je vous vois froncer les sourcils, mais c'est la vérité. Venez en Aveyron, vous verrez qu'il n'y a pas de bornes, ou très peu. Les gens ne peuvent pas se déplacer en voiture électrique.
Nous avons une usine Bosch où 1 500 salariés travaillent exclusivement sur les technologies diesel – ils fabriquent des injecteurs diesel. Aujourd'hui, pour remplacer cette fabrication qui va nécessairement décroître, il n'y a rien. Il y a de la recherche, mais ces technologies n'existent pas encore.
Vous prenez ces mesures de façon beaucoup trop rapide. Vous annonciez d'ailleurs que le gazole serait plus cher que l'essence en 2020 ; nous sommes en 2018, et c'est déjà le cas presque partout.