Le problème est que vous tenez un raisonnement à géométrie variable. Derrière cela, vous faites entendre la petite musique des danseuses de la République. Le cadeau que vous avez décidé d'offrir au cadre, au jeune qui a fait des études, qui revient dans son territoire d'origine – il y en a La Réunion, bien qu'en nombre insuffisant – , s'installe, investit, achète une maison, une voiture, a des enfants, a des perspectives locales, c'est d'augmenter ses impôts de 10 %. Telle est la réalité. Cher collègue Ahamada, il faut arrêter de faire entendre cette petite musique. Nous sommes très fiers de nos territoires, de leur dynamisme. La Réunion a vu sa richesse croître de 3 % en 2016, et ce rythme s'est maintenu en 2017. Tout cela demeure cependant très fragile et, par des mesures telles que celle-ci, vous rendez plus vulnérables nos petites entreprises. Je ne reviens pas sur l'absence de concertation. Nous venons d'avoir une discussion avec les chefs d'entreprise, qui nous ont tous dit que, sur ce sujet, il n'y a jamais eu de concertation. Or, cette mesure aura des conséquences énormes : en amputant le pouvoir d'achat dans des territoires connaissant un taux de pauvreté de 40 %, elle affectera un des piliers de l'économie, à savoir la consommation.
Dites-nous quelle est la perspective que vous offrez aux territoires ultramarins quand vous vous attaquez frontalement à l'un des piliers de notre activité économique.